La parodie de publicité, une pratique commerciale répandue

(c) Stekyndt

L’exception de parodie fait partie des limites au monopole de l’auteur sur l’exploitation de son œuvre. Ainsi, le titulaire des droits d’auteur ne peut interdire que son œuvre soit parodiée dès lors que :

    • l’intention de l’œuvre parodique est clairement humoristique ou critique,
    • tout risque de confusion avec l’œuvre parodiée est évité,
  • il n’y a aucune intention de nuire à l’auteur ou à autrui.

Une exploitation commerciale de l’œuvre parodique n’exclut pas la mise en œuvre de l’exception au droit d’auteur dès lors qu’elle ne dégénère par en concurrence déloyale. Elle est donc tout à fait envisageable, pour une publicité par exemple.

La pratique est d’ailleurs courante dans le monde automobile.

Récemment, le fabricant OPEL a ainsi vu sa publicité parodiée par son concurrent RENAULT. A mon sens, la parodie est caractérisée dans la mesure où le ton humoristique est clair : la référence à l’œuvre première est identifiable, le présentateur tient son discours en français avec quelques mots d’allemand bien compréhensibles, le petit interlude musical de Zouk Machine (Fo pa’w kon-prann bibi sé on kouyon) est suivi de « Ich bin mélomane », rappelant « Ich bin une Berline »…..

OPEL a d’ailleurs réagi rapidement avec humour par une publicité indiquant :

« ATTENZION ! » : « Des imitations de publicités Opel se sont glissées ces derniers jours dans vos écrans. Ne vous y méprenez pas. Opel décline toute responsabilité quant à la qualité allemande des véhicules qui y sont présentés. Ils pourront toutefois être repris pour tout achat d’un authentique Opel neuve. »

Quelques mois plus tôt, c’est le fabricant automobile Volkswagen qui avait parodié le film culte StarWars. Parodieur parodié à son tour par Greenpeace dans un but critique.

Les limites entre la parodie et la simple imitation sont parfois plus sensibles, surtout lorsque l’œuvre originale est déjà humoristique et que l’œuvre parodique est exploitée dans un but commercial : pour en revenir à mon article sur la série BREF, en voici un exemple. Le risque de confusion pourrait toutefois être limité compte tenu du fait qu’une large fraction du public identifiera sans doute la parodie vu la notoriété de l’œuvre première… et le nombre de parodies existant déjà !

Article rédigé par Margerie Véron, auteur du livre « Le droit d’auteur pour les écrivains »